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Ligue du LOL : Libé reconnaît avoir licencié ses journalistes sans cause réelle et de façon vexatoire

Ligue du LOL : Libé reconnaît avoir licencié ses journalistes sans cause réelle et de façon vexatoire

Le 04 octobre à 09h44

Cinq ans et demi après avoir fait la « Une » des médias, l’affaire dite de la Ligue du LOL est juridiquement close, a appris l’Agence France-Presse (AFP) « de sources concordantes » : la dernière procédure a en effet pris fin cet été après un accord entre Libération et Vincent Glad, un de ses anciens journalistes licencié à l’époque.

Le 12 juillet 2022, les prud’hommes avaient condamné Libé à verser près de 52 000 euros à Vincent Glad pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse et de façon vexatoire ». Or, en vertu de cet accord, Libération a renoncé à son appel après une décision du conseil des prud’hommes de Paris en 2022 favorable à M. Glad, « laquelle devient donc définitive », souligne l'AFP.

Libération avait déjà conclu un accord avec un autre journaliste licencié, Alexandre Hervaud, afin là aussi de clôre le contentieux aux prud'hommes. Et le magazine Les Inrockuptibles avait, lui aussi, été condamné à payer 44 000 euros à l’un de ses ex-rédacteur en chef pour licenciement sans « faute réelle et sérieuse ».

L'AFP souligne que l’enquête du parquet de Paris pour harcèlement avait quant à elle été classée sans suite en février 2022, pour « infraction insuffisamment caractérisée ».

Les trois journalistes ont été licenciés après qu'un article de CheckNews, la rubrique de fact-checking de Libé, eut accusé les membres du groupe Facebook privé éponyme créé par Vincent Glad d'avoir cyberharcelé des féministes sur les réseaux sociaux au début des années 2010.

À l'époque, le scandale avait entraîné une vague de cyberharcèlement particulièrement violent de l'ensemble de la trentaine de membres identifiés du groupe Facebook, pour la plupart journalistes ou communicants, et le licenciement de 14 d'entre eux.

Or, comme l'AFP l'avait déjà relevé en février dernier, à l'occasion des cinq ans de ce scandale, « des enquêtes menées par les sites L’ADN et Next INpact début 2020, puis Marianne en 2021 », avaient conclu à un « emballement médiatique inédit » dans cette affaire.

« En réalité, seuls quelques membres (…) ont été accusés de plaisanteries obscènes, photomontages grossiers ou moqueries répétées, et non le groupe dans son ensemble », avait ainsi reconnu le New York Times dans un rectificatif publié en avril 2021.

Arrêt sur images avait, lui aussi, procédé à son aggiornamento, fin 2021, évoquant une couverture médiatique « quasi-uniformément à charge », et un « torrent médiatique disproportionné » ayant « porté un préjudice parfois grave et pas forcément justifié à une partie de celles et ceux qui furent rattachés au groupe Facebook ».

ASI reconnaissait aussi avoir relayé « une importante erreur factuelle » au sujet de notre contre-enquête, et décidé de rajouter un encadré « signalant l'existence d'éventuelles erreurs ou approximations » sur chacun de ses articles consacrés à cette polémique.

« La fin des procédures est une grande étape mais les traces qui restent en ligne sont un boulet monstrueux pour la réputation de personnes dont l’honneur a été souillé en 2019 », a assuré l’un des mis en cause à l’AFP mercredi, en pointant notamment la page Wikipedia consacrée à l’affaire.

Un boulet d'autant plus préjudiciable qu'elle apparaît en tête des requêtes Google, alors qu'elle relaie surtout les articles à charge qui avaient alors été consacrés à l'affaire, et qu'elle est dès lors truffée d' « accusations complotistes infondées » et « d’amalgames calomnieux », comme le déplore Alexandre Hervaud depuis 2021, en vain.

« C'était impossible d'imaginer les conséquences que ce papier allait avoir », confiait en février dernier à l'AFP le journaliste de CheckNews auteur de l'article qui allait déclencher la polémique. Il vient d'être nommé rédacteur en chef d'Arrêt sur images.

Le 04 octobre à 09h44

Commentaires (19)

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Quand la lutte contre le harcèlement prend la forme du harcèlement: c'est compliqué.
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Oui mais, tu comprends, moralement ca se justifie... enfin j'veux dire, tu vois quoi...

("morale" (n.f.): excuse pratique pour ne pas respecter la loi)
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C'est le problème de ce genre de sujet thématique "cyberharcelé des féministes sur les réseaux sociaux" (phrase compte triple).

Difficile de fact-checker ce genre d'articles en tant que simples lecteurs
Facile de se braquer sur ces sujets
Difficile de douter (argument du: si tu ne les accuses pas tu les défends)
Et la quantité convainc plus que la vérité.

J'essaie toujours de prendre du recul sur les affirmations jusqu'au jugement, mais en général autour de moi tout le monde est convaincu de la culpabilité des gens avant même qu'une plainte n'ai été envisagée... (influenceurs & youtubeurs)

Oserai-je nommer la chaine DirtyBiology que je continue de regarder alors que YT a bloqué sa monétisation?
(je ne me prononcerai sur son créateur que lorsqu'il y aura jugement, et en réalité cela n'a de toute façon aucun rapport avec son contenu actuel... mais je digresse. Graisse.)
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Je trouve que la chaine DirtyBiology est un exemple très intéressant ! Cette situation rencontre les accusations de plusieurs femmes, la présomption d'innocence et le gagne-pain de Léo Grasset.

Je trouve ça compliqué de trouver le juste milieu car 1) je ne connais personnellement ni les plaignantes ni l'accusé donc je fais confiance à la justice mais 2) nombre des plaintes de violences sexistes et sexuelles sont classées sans suite, faute de preuve.

Donc le public est au courant de cette situation sans que justice puisse être rendue et forcément on a une volonté de justice qui s'exerce de manière arbitraire, ici en coupant la monétisation de la chaîne, le privant de ce qu'on pourrait appeler son salaire.

Franchement je ne vois pas comment sortir par le haut de ce genre de situation.
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« C'était impossible d'imaginer les conséquences que ce papier allait avoir », confiait en février dernier à l'AFP le journaliste de CheckNews auteur de l'article qui allait déclencher la polémique.

Lol. Quel faux-cul putain...
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En tout cas, lui, ça a pas brisé sa carrière. Il est maintenant red'chef chez ASI.
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Merci pour l'article et l'ensemble du travail déjà réalisé sur ce sujet :yes:
Je trouve le billet du médiateur d'ASI est intéressant également sur la façon dont cela a été géré dans leur structure.
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À classer dans les cas d'école des emballements médiatiques et des réputations flouées d'un milieu parisien. Comme l'affaire des Marioles de Blast et de Bruno Gaccio (un arrêt brutal après un crowdfunding, ça vaut peut-être mieux quand ça tourne au vinaigre).
Dernièrement, même si ça se passe en Belgique, c'est Damien Gillard sur la RTBF (Le Grand Cactus) qui connaît une polémique à propos d'une caricature de l'Abbé Pierre (mais c'est un guignol "professionnel").
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Heu, mais on est d'accord que dans le fond ça reste des * qui se sont regroupés pour harceler donner leurs avis de boomer volontairement et aidé par un effet de groupe ? Dans le tas il y a les actifs, les passifs et ceux qui n'y voient même pas le mal, soit'.

Moi ça me rassure qu'il y ait eu de l'indignation à ce que le top de nos journalistes passent leurs journées à être méchant en toute impunité.
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Oui, certainement un effet de groupe, quelques actes de cyberharcèlement (la Ligue du Lol était en général un prétexte à faire des blagues, comme les mèmes qu'on voit encore circuler aujourd'hui). Le problème, c'est aussi l'emballement médiatique et la méconnaissance de l'époque de ce qu'étaient Facebook et Twitter par le Landerneau médiatique avec toutes les approximations, les amalgames, les extrapolations qui ont eu des conséquences néfastes sur des gens qui n'avaient rien fait (que ce soit en toute innocence ou en passivité quand on voit un truc moche fait par une personne qu'on connait).
Perso, dans mon souvenir, j'ai suivi la seconde vague médiatique sur la Ligue du Lol (quand le fameux groupe Facebook avait été supprimé depuis plusieurs années, que Twitter avait changé) et ça m'apparaissait être une nébuleuse, une affaire floue, un mélange de réputations, d'accusations, de rivalités professionnelles, d'anecdotes plus que de témoignages (même si aujourd'hui, on dit qu'il faut croire les victimes, c'était quand même des victimes impliquées dans un réseau plus ou moins professionnel ou de connaissances). En tout cas, c'était ma perception.
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Je ne sais pas ce que tu voulais écrire à la place de ton *, mais j'ai l'impression que tu n'es pas allé lire la série d'articles de JMM ici même dont le premier est en lien dans cette brève. Tu pourras lire les autres articles à partir du premier. Ces articles sont de début 2020 et ton compte est plus récent, tu ne les as probablement pas lus à l'époque.

Donc, tu vas lire tout ça et tu nous diras après ce que tu en penses.

Pour finir, pourquoi les traiter de boomers qui est infamant pour toi alors même qu'une bonne partie sont plutôt nés dans les années 80 ?
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Pour être précis, l'expression complète utilisée est « un avis de boomer ». Un avis donc, qui correspond à celui qu'aurait un boomer, une personne qui a profité des 30 Glorieuses et qui en profite encore avec une retraite confortable, qui s'oppose très volontiers aux changements sociétaux présents, changements généralement admis comme salutaires pour l'avenir (à défaut d'une application qui aurait pu avoir lieu plus tôt avec les connaissances en écologie depuis au moins le rapport Midows 1972 sur les limites de la croissance).

à lire : Hakim El Karoui, auteur de La lutte des âges,
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Je ne suis pas d'accord sur ton interprétation des la succession de mots que tu cites de façon fausse en plus.
Il a écrit :
donner leurs avis de boomer
Cela les caractérise comme boomer puisqu'il y a aussi l'adjectif possessif "leurs".

Mais bon, comme tu ostracises toi aussi les boomers, je comprends que tu essayes de le défendre.
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L'avis de glinko n'est pas très intéressant : il est représentatif de ces avis lapidaires dégainés par la jeune génération qui s'inventent des Satan imaginaires, les "boomers". Et qu'importe si la définition de boomer n'a rien à voir, ils mettent sous la même étiquette tout ce qui est vaguement "ancien" (si tu étais sur Twitter en 2009 à 15 ans et que tu en as désormais 30, tu es pour eux un "boomer"). Bref, ce n'est pas très intéressant et caractéristique d'une partie de la jeunesse qui se cannibalise par ces excès de zèle moraux (ils finissent tous par se faire croquer par leurs congénères à un moment ou un autre, telle ou telle interaction publique étant jugée "problématique" a posteriori).

La définition de JK sur ce qu'était ce microcosme me semble assez juste : "mélange de réputations, d'accusations, de rivalités professionnelles, d'anecdotes plus que de témoignages".

Une chose est sûre : énormément des gens que l'on a fait figurer sur la liste des "loleurs" ont vu leur carrière professionnelle (et plus) exploser et ont disparu des radars numériques. Cette affaire a largement été la revanche des weirdos pas très populaires de la classe sur les stars du lycée. "Il s'est moqué de moi un jour il y a dix ans, peuple moral du Twitter nouveau, guillotinez-le !"
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Je pense que glinko ne connaît pas le sujet et je lui ai donné un lien vers la longue enquête de JMM pour Next.

Ma remarque sur le terme boomer n'était qu'un petit plus, pas l'essentiel.
Je suis d'accord avec toi sur le premier commentaire de JK. Il est bien plus construit et nuancé.

Dommage qu'il n'ai retenu que mon point sur le terme boomer dans mon commentaire et pas l'essentiel du propos.
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je me souviens quand ces articles sont sortis ... j'étais sidéré des prises de décision rapides et exécutives de la direction ...
Ya eu d'autres affaires sur cette vague aux US, toutes aussi répugnantes ...
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Pour info je suis fidèle à la rédaction depuis au moins 2007-2008, vu que ça à l'air d'être important pour toi de démontrer qu'être ancien c'est avoir raison. Je connais très bien l'affaire merci :).

Bref l'enchaînement des comms montrent encore une fois ce que le conservatisme et l'effet de groupe font comme miracles.
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"Il vient d'être nommé rédacteur en chef d'Arrêt sur images."
... A gerber ...

Et ca ose se dire journaliste ...
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Merci de ne pas relancer cet emballement Ligue du LoL. 🫠🤪

Ligue du LOL : Libé reconnaît avoir licencié ses journalistes sans cause réelle et de façon vexatoire

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